Mymy et son grimoire

La prêtresse entra doucement dans la bâtisse, et alluma un feu qui brula en silence, comme si quelqu’un avait appris aux flammes elle-même à respecter la quiétude de Gilnéas.
Myriam s’assit sur une chaise les mains jointe sur les genoux et semblait émerveillée par la danse de c'est flammes.
C’est alors qu’elle remarqua non loin, un livre ouvert. Elle s’avança prés du livre et remarqua que les pages étaient blanches. Un petit pot d’encre en cristal et une plume y étaient posé.Myriam la trempa dans le liquide, puis d’un air à la fois sérieux et rieur elle commença à écrire.

…Ce livre me fait penser à celui que nous avions dans notre salle… Ma mère nous disait qu’il servait à nous rappeler que nos vies sont faites de pages vierges qui restent à remplir. Le livre de la vie s’ouvre des notre naissance et se ferme à notre mort. Nous écrivons dedans sans cesse, et même si nous le remplissons avec les joies et les peines que nous traversons ou les erreurs que nous faisons, nous pouvons toujours tourner la page et en découvrir une nouvelle encore blanche…


Myriam ferma les yeux, les souvenirs envahissant ses pensées…

(Je voulais préciser que le vrai prénom de Myriam, c'est Tiffany.Elle a donc deux sœur jumelles: Nahïa et Selketh. Logiquement vous comprendrais au fur et à mesure pourquoi elle est ainsi)

Voilà…C’est fait, pour avoir souffert si longtemps, je trouve que ma vengeance a été courte.
Je regarde autour de moi, dans ce paysage stupéfiant, je vois cette bête immonde gisant par terre…Le pourquoi de ma damnation était enfin mort : ce Borgne qui a gâché ma vie… Il était tombé sous nos coups, avec une facilité déconcertante. Du moins, je ne pensais pas que ça allais être aussi facile… Mais, quelque chose n’allait pas… elle me brûlait, cette horreur me prenait toute ma personne.

Nahïa, pourquoi je n’arrive pas à te dire merci ? Pourquoi je ne peux pas t’embrasser ? Nous avons enfin vengé notre mère, mais non je reste là, serrant mon bâton prête à me défendre contre ton attaque… Et cette haine qui envahit mon cœur, je suis perdue, trahie…
Si tu savais Nahïa comme je me sens mal.
Nous aurions dû fêter cette victoire mais non… J’ai encore merdé, un geste de trop, le surplus de magie… Je ne voulais pas te faire du mal, à toi surtout... à toi.
Si tu pouvais te rendre compte combien il est difficile de résister à son appel, c’est tellement dur de ne pas lui obéir… Elle m'empoisonne... elle me répugne, mais c’est tellement bon...
Pourquoi m’abandonnes-tu au moment où j’ai le plus besoin de toi, Nahïa. Fais ce que tu as à faire ! On le savait toutes les trois que ça allait finir comme ça …

Les deux sœurs s'observaient, droit dans les yeux

- Tiffany… Pourquoi m’as-tu fais ça ?
... Je n’en sais rien, je ne sais pas…, je n’en peux plus, j’ai besoin de ton pouvoir, j’ai besoin de ta force...
- Réponds Tiffany !! Pourquoi m’as-tu envoyé ça !
… Je n’ai pas envie de te répondre, j’ai juste envie de te voir ramper à mes pieds, j’ai juste envie de te voir me supplier de te laisser la vie sauve...

Les dagues en mains, la voleuse produisait une aura resplendissante pour les yeux de la prêtresse. De sa main gauche elle essuya le sang qui lui coulait sur le visage, et de sa droite elle saisit sa sœur par le col de sa robe

- Mais réponds, bon sang !!

Nahia leva son poing et, de toutes ses forces, frappa sa sœur. Tiffany retint le coup, une joute s’engagea : l’une essayant de faire du mal à l’autre, l’opposition des deux sœurs éclatait enfin sous le céleste ciel de Nagrand.
Ce combat engendrait des éclairs brillants et des vagues d’ombre magnifiques. Chacune des sœurs voulaient montrer sa supériorité. Plus le combat durait, plus Tiffany était en forme, malgré les blessures que sa sœur lui affligeait avec ses dagues. La prêtresse luttait s’abreuvant du pouvoir de l’ombre, qui l’a dominait de plus en plus …

- Tu vas devenir folle, Tiffa ! "Tonna sa sœur".

La prêtresse se contenta de rire en coin, Nahïa flancha sous ses malédictions. Tiffany s'apprêta à lui porter le coup fatal, mais à ce moment précis, elle s’arrêta net. Sanguinolente de la tête aux pieds, ânonnant trois phrases en démoniaque, elle se mit à rire en voyant sa sœur à terre et prit le contrôle de son esprit...

- J'adore ça !! J’adore…folle, moi ? Continue, je suis au summum de l’extase ma chérie ! Petit pantin, petit pantin ! Tu veux jouer avec la lumière?! Fais attention petit pantin !! La lumière a tendance à brûler les personnes qui en abusent ! ... Non mais! Folle ?! « Faisant la moue » Voyons sœurette, on ne peut pas vivre que de principes…Quand ton corps parle, il parle plus fort que la raison !

Elle lança un sort pour effrayer sa sœur et lui infliger la pire des afflictions, le mot de l’ombre, la mort… Nahïa se concentra au maximum une somptueuse aura d’ombre l’enveloppa et la protégea de ce coup fatal

- Je ne peux pas te laisser m’abattre comme une tes vulgaires goules… Je suis désolée…

Nahïa se redressa s’appuyant sur son épée, cette malédiction continué à la faire souffrir. Réunissant ses dernières forces, elle chargea sur sa sœur, une ultime fois elle abattit ses armes sur Tiffany qui n’eut même pas le temps de riposter. Les deux jumelles s’écroulèrent en même temps...

Une petite brise souffla sur les terres de Nagrand, caressant l’herbe folle où les deux sœurs gisaient. Une cavalière arriva à ce moment là, trop tard sans doute. Elle descendit de sa monture, affligé par ce qu’elle venait de voir

- Quel sinistre spectacle ... mais qu’est ce qui vous a pris ?

La voleuse arrive en courant, regardant les deux corps à terre. Au premier coup d’œil, ils étaient tous les deux très amochés. Elle reconnu ses sœurs. Selketh posa un genou à coté de l’une d’elle.

- Nahïa ?

Sa voix n’eut comme réponse qu’un faible gémissement de douleur. Selketh serra les dents, elle fouilla vite sa besace à la recherche d’une potion, ou de panses. Elle déboucha donc une de ses fioles en espérant qu’elle allait maintenir en vie la mercenaire assez longtemps. Car elle était vraiment très faible.
Nahia ouvrit les yeux difficilement, un sourire parvient à se dessiner sur ses lèvres.

- Sauve-la… « Murmura t-elle ». Ne t’occupe pas de moi, ça ira.

Selketh hocha la tête et se dirigea vers sa troisième sœur Tiffany. Son visage, d’habitude si pale et rayonnant de beauté, était sombre, ensanglanté. Son sourire avait fait place à un rictus de haine et de douleur. Son corps gracieux n’était plus qu’une masse de chair contusionné.
Elle secoua la tête, les yeux embrumaient. « Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi ? ».
La voleuse rassembla son énergie, et son courage, puisant au fond de son âme les ressources nécessaires pour ne pas éclater de tristesse.
Elle appliqua soigneusement quelques bouts de tissu sur la poitrine de la prêtresse pour empêcher son sang de couler, sans vraiment savoir quoi faire.
La chair de Tiffany se mit à luire sur toute sa surface et reprit ses couleurs d’antan. Son visage sembla s’illuminer. Ses yeux s’ouvrirent et croisèrent le visage de Selketh.
Les yeux de la prêtresse changèrent de teint, passant d’un vert rayonnant à un vert sombre et noir. Un regard plein de haine, de rancune. Le sourire soudain de Selketh s’estompa, elle recula par réflexe. Mais trop tard...
La prêtresse s’était déjà relevée sur son séant, elle se jeta au cou de sa sœur, l’attrapa de ses deux mains et la renversa sous la surprise. Ses doigts se resserrèrent sur son étreinte, Tiffany avait un sourire démoniaque aux lèvres.

- Tiff... Tiffany *Gargouilla Selketh* Arrête!

La prêtresse sourit d’avantage, et sa voix caverneuse et sombre résonna aux oreilles de la petite

- Seule, seule… *Cracha t-elle.*

Selketh serra les dents. « Putain ! » elle parvint à s’appuyer sur son coude et se releva d’un coup, repoussant l’humaine affaibli d’un même mouvement.

- Arrête tes conneries ! Reprend toi ! Ne laisse pas ton âme s’échapper encore une fois !
- Mon âme m’appartient, j’en fais ce que j’en veux ! Et je veux écouter cet appel ! Cet appel de puissance !
- Quel appel ? Celui qui ruinera ta vie et celle des personnes qui te sont proche ?
- Oui…

Sa voix semblait sortir du néant et un sourire narquois se dessina sur son visage. La petite Sel’ serra les dents…

- Tu t’es bien foutu de nous alors…

Elle pencha la tête de coté, l’air de ne pas comprendre.

- Oui… De tous les gens qui ont donné leur temps, parfois au risque de leur vie, pour toi ! Tu les oublies ceux là ? Ceux qui ont fait en sorte que tu sortes de l’emprise de papa, ceux qui ont fait en sorte que tu te libères de tes chaînes ! Ceux qui t’ont aimé…

Elle sourit à nouveau.

- Mais le pouvoir est tellement meilleur.
- Je vais te montrait ce qu’est le vrai pouvoir, pétasse !

La voleuse attrapa sa masse et la serra dans sa main. Elle serra les dents et des larmes vinrent couler le long de ses joues.

- Comme c’est mignon, soeurette. Toi aussi tu pleure déjà ta mort.
- Je ne pleure pas ma mort. Je ne la pleurerai pas. Mais je pleure la tienne…

Elle leva un sourcil.

- Comme tu aurais du me tuer lorsqu’il était temps ? Lorsque tu en avais l’occasion."Elle rie."
- Je pleure la mort de cet être qui n’est pas Tiffany. Cet être…
- Laisse-moi où je suis ! « Coupa-t-elle, les yeux rougeoyant de haine ». Laisse-moi mener ma vie et prendre la tienne ! La Tiffany que tu connaissais n’est plus de ce monde…
- MAIS T’AS GUEULE ! ! " Hurla Sel’, hors d’elle en s’élançant sur elle."

La voleuse s’élança de toute sa force sur la prêtresse et lui assena un violent coup de poing qui semblant se répercuter dans toute la vallée. La prêtresse tomba en arrière, crachant quelque goûte de sang. Sa vue s’embrouilla un instant, juste après avoir aperçut les larmes perlantes de sa petite sœur qui goûter le long de son visage crispé, les dents serraient.
Elle s’approcha d’elle, lâchant sa masse, finalement inutile, par terre et la releva en l’attrapant par le col.

- Qui es-tu pour décider de sa vie ? Qui es-tu pour décider des vies que tu veux prendre ? Qui es-tu pour vouloir voler mon âme ?

La prêtresse rouvrit les yeux, visiblement perdu.

- Des gens ont versé leurs sangs pour toi, respectes les ! Des gens t’ont aimé, respectes les !
- Qui pourraient m’aimer ? Demanda t-elle lentement, d’une voix redevenu douce et calme.

Selketh serra les dents.

- Moi, Marc. Nahia, putain ta famille ! Tes amis ! Ne lâche pas les bras à la première pulsion de cette marque maudite ! Ne maudit pas ta vie pour rien ! Pense à nous, à eux et à elle. « Elle désigna derrière lui le corps de Nahia encore à terre ». Crois tu vraiment que succomber à ta soif de pouvoir te mènera à la toute puissance ? Regarde ou la soif de puissance à mener Kel’Thuzad, Arthas ou Illidan ! Veux-tu devenir comme eux ? Maudit par des peuples entiers pour avoir causer leurs pertes ? Non, tu aspire à un destin meilleur, j’en suis sur.

Sel plongea son regard dans les yeux émeraudes de sa sœur.

- Ne crache pas sur les gens qui t’aiment.

Elle relâcha son étreinte sur le col de la prêtresse la jetant par terre

Tiffany marchait le long du sentier la menant aux Malterres. Elle tourna soudain son regard sur une statue.
Cette statue devait être d'une blancheur incroyable à une époque, peu être même que c'était une fontaine. La femme était belle, son corps était parfait. Tiffany esquissa un sourire, comment ne l'avait elle jamais remarquée. Elle secoua la tête et continua de marcher.

Elle pensait, pensait ne cesser de penser a des choses absurdes, mais ça l'empêchait de succomber a cette soif intense que les Malterres lui procuraient. Et cette voix, ces murmures qui l'empoisonnaient mais la faisait vivre en même temps...

" Qu'est ce que la vie, si ce n'est un voyage dans un endroit, au milieu de personnes et d'animaux.
Les éléments se déchaînent, qu’est ce que cette vie insensée, on nous y jette les yeux bandés,
Est ce un don des Naruu Tyffanie ou une punition ?"

-T'es toi...

"Si toutefois cette lumière existe... où la trouvons nous ? Dans ces guerres qu'elle regarde se déclarer? Dans les yeux de ceux qu'il laisse massacrer sans broncher? Dans nos cœurs de pierre, égoïstes, aveuglés par notre soif de reconnaissance, de pouvoir ou de supériorité?...."

Elle continuait à marcher les yeux baissés en pensant que son ombre n'avait peu être pas tord.

" Comment vivre en regardant mourir? Comment s'attacher sans craindre le pire? Et pourquoi vivre si on n’en a pas envie? Mais qu'on ne trouve ni le courage pour continuer, ni la force de mettre fin au souffle indésiré..."

- Arrête, si je meurs tu fais quoi toi? Sale parasite!

"Bénis soient les fous, ils ne connaissent pas leur chance! Maudits soient les moralistes, les croyants, les heureux de vivre! Et bénis soient la Mort, la souffrance et les pourris qui peuplent cette Terre!..."

-Tssss, même si tu n'as pas tord laisse moi en paix, tu auras tout le temps de t'exprimer lorsque nous serons dans Scholomance ma chère... et je serais débarrasser de toi !

La prêtresse ressentait presque une certaine satisfaction, son ombre était docile lorsqu'elle se retrouvait dans cette endroit.

" La vie me torture, et je la hais!... Pourquoi s'aimer, pourquoi créer...pour tout perdre et regretter! Heureux celui qui n'a rien...qu'il s'estime chanceux d'avoir ses yeux pour pleurer, une bouche pour crier sa rage, des mains et des armes pour tuer..."

Soudain cette voix s'arrêta, Tiffany leva les yeux. Le spectacle était horrible... des tas de corps éventrés, mutilés, une odeur putride, des chairs décomposées jonchaient le sol devant l’entrée de la l’école.

- Mais qu'est ce qui c'est passé ici?....

La jeune fille monta discrètement les marches en jonchant les cadavres, puis s'avança en silence dans la large allée principale. La prêtresse savait qu'elle était en avance, mais c'était volontaire ; mieux vaut éviter de faire patienter quelqu'un comme Beal, surtout dans l'état où elle l'avait laissé après être partie.

Il semblait alors fou de rage quand elle lui avait fait part de son refus de tuer quelqu'un, mais...Tiffany esquissa un demi-sourire...Il avait accepté son marché et allait à présent lui enseigner ses techniques et sortilèges, et c'était bien ce qu'elle recherchait, après tout.
Elle devait faire néanmoins preuve de prudence, car il restait un vieillard fou, un être fourbe et maléfique, psychopathe par-dessus le marché.

Tiffany fit quelques pas de plus. Ses pas claquaient sur les dalles de l'entrée dans un martèlement régulier, une rafale de vent glacial ébranla sa cape noire. La jeune fille rajusta sa capuche, et frotta sa longue robe grise, comme pour enlever une poussière invisible.
Mais ce geste inutile était tout d'abord un signe d'anxiété, car bien que parvenant à cacher sa peur, la jeune fille bouillonnait à l'intérieur d'elle-même. Chaque minute qui passait ne faisait qu'augmenter son tourment...Elle n'osait même pas imaginer quand lui serait là, face à elle, l'observant de son regard mort.

- Je suis une vraie folle, revenir ici ... j’ai un mauvais pressentiment …

Puis n'ayant rien d'autre à faire, elle décida d'aller faire un petit tour dans les autres salles, l'oreille toujours aux aguets, en attendant qu'il arrive. S’il arrive un jour …

Un vent plus froid et violent souffla pendant quelques secondes puis retomba. Alors, dans un silence oppressant elle entendit un "clac clac" régulier qu'elle reconnut parmi des milliers ! Beal approchait bien qu'elle ne le voyait pas... Il était en retard de quelques minutes, mais bon qui lui en tiendrait rigueur... Alors il apparut comme il se plaisait à le faire, derrière La jeune fille ... L'effet ne fut pas le même car elle sentait sa présence et avait donc deviné d'où il venait... Il ne parla pas, l'observant d'abord et avisant qu'elle arrivait les mains vides comme elle l'avait dit, il annonça sans préambules …

- Alors comme ça tu as osé venir, après des mois d’absence sans ma requête!

Il soupira pour marmonner quelques choses d'incompréhensible …

- Bien, bien, tu es vraiment têtue... et si fragile... J’ai bien rit le jour où ton petit démon t’as lâchement laissé tombé pour ta soeur… Je suppose que je devrais le remercier à ma façon, car grâce à lui tu t’es souvenu de tes obligations envers nous ! Bien, bien…

Une fumé noir apparut de terre, lentement, entourant Tiffany il souleva sa capuche qui était inutile devant elle, marmonna de nouveau une sorte de sortilège et libéra l’ombre de la prêtresse.
Elle sentit soudain un vent glacial la parcourir. Une libération, un poids en moins. Mais elle avait cette curieuse sensation d’infériorité face à son ancien maitre…

- Ta volonté d'apprendre l'art que je contrôle est-elle toujours inébranlable... Tu ne sauras pas couvert déloge par tes semblables, tu ne pourras pas briller auprès de tes amis, tu ne pourras pas étaler ta science devant ta famille, tu devras incanter dans l'ombre, car tu n'auras AUCUN respect des autres mages ! Veux-tu toujours apprendre?

-Mmm, oui...oui, oui bien sûr ! Mais, euh... Toutes ces choses morbides... à l’entrée ?

Elle désigna les cadavres…

-Je...je n'ai guère envie de tuer, de ressusciter les morts... Quoique ressusciter les morts ...
- Petite sottes tu aurais du y réfléchir avant de faire se pacte !

Un sourire craintif était apparut sur ses lèvres, comme pour l'amadouer, mais le visage du vieux resta de marbre. Son sourire s'effaça aussitôt, et elle se rattrapa de justesse :

- Heu, ce sera comme vous voudrez...Ce n'était qu'une simple suggestion !
-"Hmmm"

Tiffany se mordilla la lèvre inferieure, pensive. " Il ne m’a toujours pas dit ce qu’il c’était passé… "
Beal ne s'énerva pas, n'émit pas la moindre remarque déplaisante. Au bout de quelques "hmm" et tapotements sur son bâton, il la regarda fixement (si l'on peut appeler fixement deux orbites creuses) et lui répondit enfin:

- Je peux t'apprendre ce que tu désires... Tant que tu mènes à bien ta mission. Même si cela me déçoit beaucoup que tu ne veuilles pas pousser un entrainement plus loin... Le monde est en manque de nécromancien, et les sales mages vantards qui pullulent dans les cités se croient tout puissants parce qu'ils connaissent quelques tours de passe-passe... Enfin bon, soit ! La base de ton entrainement sera de tout manière la même, car nous allons devoir endurcir ton esprit, lui faire accepter la source de mana qui t'entoure...c’est bien votre problème non vous les petits illuminés pathétiques ?

Il esquissa un sourire ressemblant plus à une grimace qu’autre chose

- L’Ombrefiel me satisfait amplement... Je n’ai guère besoin...
- Pose tes mains sur ça.." dit-il en faisant surgir du sol une sorte de table-pilier en os blanc et froid".
Je vais te privé de ton ombre un instant et enlever ta marque … mais ne croit pas regagner ta liberté, c’est juste pour que tu arrêtes de te plaindre envers les autres et te montrer a quel point tu nous ressemble !

Hésitante mais décidée, elle déposa ses deux mains à plat sur le pilier. Soudain, une douleur effroyable s'emprit de son corps. Partant des ses mains, la souffrance se propagea à une vitesse fulgurante en elle, lui coupant le souffle, engourdissant ses membres et causant une migraine affreuse. Elle sentit tout son être ployer sous la torture et sa vue se brouilla. Jamais, jamais elle n'avait eu aussi mal. Elle suffoqua et tenta de retirer ses mains du pilier, mais celles-ci y restèrent collées, incontrôlables. Le supplice se fit soudain plus intense, comme des centaines de poignards la transperçant de part en part. Ses muscles se contractèrent en de violents spasmes, et elle tomba à la renverse. Ainsi recroquevillée sur le sol, à côté du pilier qui l'avait suivit dans sa chute, elle poussa un cri de douleur…

Beal se pencha sur elle, et emplit son champ de vision. Il était plutôt fier d'elle, car durant deux heures elle avait lutté insciemment contre le mana déchainé et brut qui avait tenté de la détruire de l'intérieur. Elle avait amplement passé l'étape, car la plupart des apprentis passant par cette méthode luttaient dans cet état d'inconscience pendant une demi-journée.

- Tiffany, petite prêtresse des ombres? Tu m'entends? Tu as passé le rituel avec brio je dois dire... Enfin peut-être pas aussi bien que moi dans mon temps mais... c'était tout à fait satisfaisant.

Le nécromancien ne pouvait pas s'empêcher de se vanter ouvertement, taquinant ainsi la jeune fille…Etrange comme comportement ! Mais Tiffany n'eut pas le loisir de s'attarder sur ces deux phrases car il continua:

- Ouvre bien les yeux... Est-ce que tu le vois??
- Mmmm...Hein ? De quoi tu parles... "Marmonna t-elle, presque agacée"

Elle se retourna avec difficulté, attirée par la phrase énigmatique de Beal. Elle ne vit rien d'intéressant tout d'abord, excepté le squelette di veillard toujours penché sur elle. Mais, au fur et à mesure qu'elle s'extirpait de l'état de fatigue qui l'emprisonnait, des sortes de vaguelettes pratiquement invisibles se dessinèrent autour de la silhouette du squelette. De minutes en minutes, les vibrations devenaient de plus en plus intenses, et s'étalaient sur une surface de plus en plus grande.
Fascinée, elle se tenait maintenant assise face à Beal et aux étranges vibrations qui dansaient autour de lui, c’était donc ça l’aura ?. Elle secoua la tête et regarda si la marque avait disparu

- Tu m'as trompé! Je l'ai toujours! Et qu'est ce que c'est que ce truc ! "S’exclama t-elle en pointant Beal du doigt."